Alain Bouthier, Maître de conférences retraité, Laboratoire d'Archéologie, UMR 85 46 CNRS / ENS, École Normale Supérieure, Paris (France).
Bernard Perrot entre secrets et innovations
Annexes
Traité du 30 juin 1666
Annexe I :Le [30] Juin 1666 Société
Au nom du Seigneur Amen
Nous soussignez Marie de La Haye St Hilaire marquise du Plessis au Chat, Dominique Demede baron de St Colom, et Bernard Perrot gentilhomme de nation italien, sommes demeurez d'accord, et jurons, promettons sur ce qui nous est de plus sainct et sacré, d'observer ponctuellement et sans aucune fraude et artifice, les articles suivans.
Sçavoir, que pendant dix années suivantes nous nous sommes associez ensemble pour faire valoir et travailler en gens de bien, les secrets qu'il a plu à Dieu nous donner connoissance.
Et pour cet effect nous nous promettons reciproquement d'en partager les proffits et emolumens qui en proviendront, également, à mesure qu'ils viendront. Comme aussy de contribuer également pour la maison, s'entend fraiz de bouche, services et autres choses necessaires.
Et comme l'on peut faire divers traittez et contracts avec plusieurs et diverses personnes où tous nos noms ne seroient pas mis, en ce cas là, nous nous promettons de nous en donner les declarations necessaires & suretez requises.
De plus nous nous promettons de ne disposer point des secrets, que par le consentement des uns et des autres et pour le proffit commun, et d'entretenir l'amitié et bonne intelligence les uns avec les autres le plus qu'il nous sera possible. Et pour la sureté du present escrit, nous obligeons nos personnes et biens, que nous affirmons derechef vouloir observer de point en point. Ainsy fait à Paris ce trentiéme juin 1666 et signez Marie de La Haye St Hilaire, Dominique de Mede, et Bernard Perrot.51
Sollicitation d'assignation du 14 janvier 1672
Annexe II :r 1672 Perot
[Mention en marge] Permission d'assigner au Chastelet de Paris et [...] permis de saisir et arrester les deniers, livres et effects de la societé.
Monsieur le Lieutenant Civil
Suplie humblement Dominique de Mede baron de St Colom, disant que par un traitté fait à Paris le trentiesme juin mil six cent soixante six entre luy, Marie de La Haye St Hilaire marquise du Plessis au Chat et Bernard Perrot, gentilhomme italien, ils se sont associez pour dix ans pour faire valloir et travailler en gens de bien de tous les secrets qu'il a pleu à dieu leur donner et en partager les proffits égallement avecq clause qu'encore que ce ne fust que sous le nom de l'un d'eux neantmoings les autres y participeroient en execution de quoy la resolution ayant esté prise de travailler en l'art de verrerye emaux et cristaux soubs le nom dud. sr Perrot qui a eus de ladicte dame et dudit de Mede le secret de les faire plus beaux qu'aucuns qui soient en France, et pour cet effet luy ayant esté mise une somme de douze cent livres entre les mains par ledit de Mede outre plusieurs autres sommes, il a estably avecq son ayde en l'an mil six cent soixante huict une verrerye à Orleans pour la comodité du bois et son magazin en cette ville de Paris au logis de François Poussin demt sur le quay de l'Orloge du Palais. Ce commerce a esté fait et continué despuis trois ans, mais ledit Perrot en a usé de mauvaise foy en retirant et cachant aux suplians tout ce qu'il peult sans rendre aucun compte ny en faire aucune distribution de ces proffits et le vingtneufviesme aoust dernier seullement il c'est advisé de faire signiffier audit supliant par exploit de Harnoured ? huissier au Chastelet de Paris contenant eslection de domicille chez Me Nicolas Thomas procureur au Chastelet scise rue des Augustins une pretendue quittance de douze cent livres par ledit Poussin par luy payée le vingt des mesmes mois et an en cette dicte ville de Paris à damoiselle Brigide Connerlet veuve de feu Louis Delaloy en deduction des obligations communes à elle faictes par lesd. associez comme sy le payement estoit suffisant pour couvrir tous les proffits dont ledit Perrot est comptable despuis trois ans et plus ce qui ne seroit pas juste.
Ce consideré, Monsieur, il vous plaise, attendu le negoce dont est question de la cognoissance duquel vous est seul competant, permettre au supliant de faire assigner par devant vous ledit Perrot au domicille par luy esleu chez ledit Thomas pour recognoistre en escripture et signature apposée audit traitté de societé contracté à Paris le trente juin mil six cent soixante six, duquel sera avecq autant de la presente requeste signiffié et baillé copie, ce faisant ordonner que ledit traitté sera executté selon sa forme et teneur et, conformement à icelluy, condamner ledit Perrot par corps de rendre compte au supliant du secret, trafic et commerce de verrerye, cristaux et emeaux qu'il a exercé et exerce despuis l'année mil six cent soixante huict jusque au jour dud. compte sans prejudice de l'advenir, dans la despence duquel compte il poura employer la quittance de douze cent livres pretendue payée à la dlle Delalay le vingtdeuxiesme aoust dernier, sauf le debat de ce qui ne sera pas raisonnable, payer le reliqua audit compte, et les proffits et interests au supliant, et cependant pour seureté permettre audit supliant de faire saisir et arrester les deniers, livres de compte, papiers et autres effets qui seroient de la societé ou appartenans audit Perrot ou servir ? le procureur, serons eslisant domicille suivant l'ordce, ce qui sera executté nonobstant opposition ou appellations quelquonques et sans prejudice d'icelle et tous ferez bien.
[Mention] Ordonné assignation repondant, promis saisir et arrester eslisant domicille es … ce 14e janvier 1672 [signé] Le Camus Montresagon ? 52
Déclaration de Me Le Mazier relative aux lettres
adressées à la marquise du Plessis au Chat
Annexe III :Je soussigné reconnois que Monsieur de Bachimont de la part et comme ayant charge de Madame la marquise du Plessis au Chat, absente, de laquelle je suis creancier, m'a mis es mains le contract sous signatures privées du trentiéme juin 1666 signé Marie de La Haye St Hilaire, Dominique de Mede & Bernard Perrot, dont la copie est cy dessus transcrite, ensemble quinze lettres missives escrites à lad. dame, que l'on dit estre, aussy bien que led. contract original, de la main dud. Perrot.
La premiere desquelles lettres, est datée de Nevers le vingt-huitiéme juin 1668 suscrite et adressée à Madame la marquise du Plessis, à Paris. La seconde, datée de Nevers le cinquiéme juillet 1668, et adressée comme la précedante. La troisiéme, datée de Nevers, le douziéme juillet 1668, adressée à Madame la marquise du Plessis au Chat, à Paris. La quatriéme, datée de Nevers, le dix-neufviéme juillet 1668 adressée comme la précedante. La cinquiéme datée de Nevers, le vingt-deuziéme juillet 1668, adressée comme la précedante. La sixiéme, datée de Nevers le deuziéme aoust 1668, sans suscription, ayant esté vray-semblablement mise en envelope, veu que les quatre pages sont toutes remplies, commançant par ces mots, Je sçavois bien, Madame, que vous n'auriez pas toute la satisfaction que vous attendiez de nos premiers ouvrages. La septieme datée de Nevers le douziéme aoust 1668, suscrite & adressée à Made la marquise du Plessis au Chat, à Paris. La huitiéme, datée de Nevers le quatre aoust 1668, suscrite pour Made la marquise, commançant par ces mots, Je vous envoye, Madame, dans la boiste icy jointe, deux colomnes avec deux bandes de la bordûre de la table et un carrot ?. La neuviéme datée de Nevers le cinquiéme aoust 1668, suscrite et adressée à Made la marquise du Plessis au Chat, à Paris. La dixiéme, datée de Nevers, le quatorziéme aoust 1668, suscrite pour Madame la marquise, commançant par ces mots, Je reçois aujourd'huy, Madame, celle qu'il vous a plu de m'escrire. L'onziéme, datée de Nevers le seiziéme aoust 1668 suscrite & adressée à Madame la marquise du Plessis au Chat, à Paris. La douziéme, datée de Nevers, le dix-neufiéme aoust 1668 et adressée comme la precédante. La tréziéme, datée de Nevers le trentiéme, par correction du chiffre 20e aoust 1668, sans suscription les quatre pages estans remplies et commançant par ces mots, J'apprens, Madame, par celle qu'il vous a plu de m'escrire. La quatorziéme, datée de Nevers, le deuziéme septembre 1668 suscrite, pour Madame, et commançant par ces mots, Je vous envoye, Madame, par le messager de Nevers qui loge à la Nef d'Argent, une oualle. La quinziéme et derniere, datée de Nevers le vingt-sixiéme septembre 1668, suscrite & adressée à Madame la marquise du Plessis, à Paris.
De toutes lesquelles pieces je donne decharge aud. sieur de Bachimont, sans neanmoins m'obliger à aucune discussion qu'à mes bons points & aisemens, et sans qu'on le puisse tirer à consequence, ny me demander la restitution desd. pieces me servant d'icelles, ou en cas qu'elles ne fussent diverties ou egarées de quoy ie seray cru à mon serment, ny que cela m'empesche en aucun temps la poursuite du recouvrement de mes debtes sur tous effects et debiteurs par toutes voyes deuës et raisonnables.Fait à Paris le 12e juillet 1672.
Me Le Mazier advocat prez l'hostel de Bourgoigne 53
Extrait du registre des requêtes du Châtelet du 20 août 1672
Annexe IV :20 aoust 1672 perot Requeste verbale en consequence de la sentence d'evocation aux reqtes de l'hostel afin d'intervention et d'evocation de l'instance par luy meuë au Ch[aste]let pour raison du mesme fait.
Extrait des registres des requestes du Chastelet du 20e jour d'aoust 1672
Sur ce que mre Thomas Boullay procureur en Parlement & de Dominique de Mede baron de St Colom a judiciairement remontré à la cour que par un traicté fait à Paris le 30 juin 1666 entre luy, Marie de La Haye St Hillaire marquise du Plessis au Chapt et Bernard Perrot gentilhomme italien, ils se sont associez pour dix ans pour faire valloir & travailler en gens de bien à tous les secrets qu'il a pleu à Dieu leur donner, d'en partager les proffits esgallement avec clause qu'encore que ce ne fust que soubs le nom de l'un d'eux, neantmoins les autres en partaigeroyent, en execution de quoy la resolution ayant esté prise de travailler en l'art de verrerye & emaux et cristaux soubs le nom dudit Perrot qui a eu de lad. dame & dudit Demede le secret de les faire plus beaux qu'aulcuns qui soyent en France, pour cet effect luy ayant esté mis une somme de 1200 livres entre les mains par laditte dame, outre plusieurs autres sommes qu'ils luy ont depuis baillé pour soustenir lad. entreprise et a estably avec son ayde en l'année 1668 une verrerye à Orleans pour la commodité du bois, mais au lieu par led. Perrot d'en user de bonne foy & rendre compte legal du provenu & bons estat? de lad. verrerye aud. Demede & à lad. dame Duplessis ses associez, il a caché & caditté tout ce qu'il a pu sans rendre aucun compte ny faire aucune distribution de ses proffits, ce qui auroit obligé ledit Demede à ce pourvoir, ayant dés le 14 janvier 1672 presenté sa requeste au lieutenant civil de ceste ville de Paris affin de permission de faire assigner led. Perrot pour recognoistre son escripture signature aposée au traitté de societé ce faisant qu'il seroit executé suivant iceluy condemner ledit Perrot par corps de rendre compte audit Demede du secret proffit & commerce de verrerye cristaux & emaux qu'il a exercé & exerce depuis lad. année 1668 jusqu'au jour dudit compte selon qu'il est plus amplement speciffié par laditte requeste avec permission de saisir & arrester pour la conservation des droicts des partyes en vertu de laquelle requeste & ordonnance estant au bas ledit Demede auroit fait deux choses Il auroit fait assigner ledit Perrot dés le 23 may 1672 au Chastelet de Paris et il auroit fait saisir des marchandises de cristaux qu'il auroit trouvez à Orleans par exploit du 24 may audit an faulte de voulloir bailler gardien auroit esté estably garnison pour la conservation d'iceux, laquelle garnison le lieutenant general d'Orleans luy auroit fait mainlevée par sentence du 24 may 1672 de sorte que depuis les choses en sont demeurées là & l'assignation donnée au presidial du Chastelet n'a pas eté poursuivie cependant led. Demede qui a interest de sortir d'affaires a apris qu'il y a instance pendente en la Cour entre ledit Perrot & lad. dame Duplessis au Chat pour raison du mesme fait affin de restitution de compte de ladite societé en laquelle instance il a interest d'intervenir & en consequence de faire evoquer ce qui est pendent au Chastelet entre les partyes n'estant pas raisonnable que pour raison d'un mesme fait les partyes procedent en deux diverses juridictions, la cour les pouvant tirer d'affaires par une seulle et mesme sentence. A ces causes led. Boullay aud. nom a requis qu'il plust à lad. cour recevoir ledit Demede par luy intervenant en l'instance qui est pendente en icelle entre led. Perrot, ladite dame Duplessis au Chapt et me Gabriel LeMasier et en consequence evoquer le principal differend des partyes pendant au Chastelet pour proceder en la Cour suivant ces derniers erremens, ce faisant condemner ledit Perrot par corps suivant l'ordonnance et ledit traité de societé rendre compte de la gestion & maniman seuites proffitz & revenus de ladite verrerye qu'il a eus depuis l'année 1668 jusqu'à present et à cette fin qu'il sera tenu de representer ses registres & papier journal pardevant tels messieurs des requestes qu'il plaira à la cour de commetre & qu'au payement du reliqua dud. compte il sera contraint par touttes voyes mesme par corps et cependant pour seureté & conservation de la marchandise qui est en …sance et celle qui se fait fabriquer journellement & qui se fabriquera à l'advenir qu'il sera mis & estably un controlleur receveur aux despens de laditte societté en ladite verrerye, auquel ledit Perrot sera tenu fournir logement necessaire pour ses allimans & gages qu'il aura telle somme qu'il sera convenu par les associez, lequel tiendra registre de ce qui se trouvera de marchandise & de ce qui s'en fera à l'advenir pour du tout en rendre compte à ladite societté et en attendant ledit establissement qu'il sera permis audit Demede dés à present d'y restablir la garnison qui en a esté levée aux fraitz & despens dudit Perrot, lequel pour son indeue contestation sera condemné aux dommages, interests & despens dud. Demede et que la sentence qui interviendra sera executée nonobstant opositions ou appellations quelconques sans prejudice d'icelles. Surquoy & aprés que lesdits LeMasier et Perrot ont esté appellez & ne sont comparus , la Cour a contr'eux donné deffault, pour le proffit ordonne que sur ladite intervention et evoquation ensemble sur l'establissement d'un controlleur & garnison, les partyes viendront plaider au premier jour au parquet et au principal que ledit Perrot sera tenu fournir des deffences suivant l'ordonnance soit signiffiée.
Signé en marge Barbier – Journel – T. Boullay
Signé en fin illisible
le 23 aoust 1672 baillé coppie me Barbier & Journel 54
Extrait du registre des requêtes du Châtelet du 20 août 1672
Annexe V :Extrait des registres des requestes du Chastelet du 20e jour d'aoust 1672.
Sur ce que mre Thomas Boullay procureur en Parlement & de dame Marie de La Haye St Hillaire marquise du Plessis au Chat a judiciairement remontré à la Cour que par contract de societé fait entre elle d'une part, Dominique de Mede baron de St Collom d'autre et Bernard Perrot gentilhomme verrier de nation italien le 30 juin 1666 soubz leurs seings privez ils se seroyent promis que pendant dix années, ils seroyent associez ensemble pour faire valloir & travailler en gens de bien les secrets qu'il a pleu à Dieu leur donner cognoissance, pour cet effect se seroyent promis d'en partager reciproquement les proffitz & esmolumens qui en proviendroyent esgallement à mesure qu'ils viendroyent, comme aussi de contribuer egallement aus clause expresse, qu'encore que ce ne fust que soubz le nom de l'un d'eux, neantmoins les autres y participeroyent suivant lesquelles dispositions la resolution ayant esté prise de travailler en l'art de verrerye, esmaux & cristaux soubz le nom dudit Perrot qui a eu de ladite dame du Plessis & dudit de Mede le secret de les faire parfaitement beaux & pour cet effect luy auroit mesme esté baillé & advancé somme considerable par ledit de Mede Tellement qu'en l'année 1668 il se seroit estably en la ville d'Orleans & es environs pour la commodité du bois où depuis ledit temps qui sont quatre années entieres il a fait une grande quantité de cristaux qu'il a vendus & debités, vend & debite tous les jours pour sommes considerables dont il ne veut pas tenir compte, n'y faire raison à laditte dame du Plessis, et au contraire Mre Gabriel Lemasier Conseiller du Roy en ses Conseils advocat general de Monsieur le duc d'Orleans frere unique de Sa Majesté estant creancier de laditte dame du Plessis & ayant fait saisir es mains dudit Perrot ce qu'il pouvoit devoir à ladite dame du Plessis, par exploit du vingt deux juillet 1672 iceluy Perrot pretend ne luy rien devoir et attandu que pour ce qu'elle doit audit sieur Lemazier il y a instance pendente entr'eux & le sieur marquis de Pransac elle auroit baillé sa requeste à la Cour affin d'evoquation de ce qui estoit pendant entr'eux au Chastelet, n'estant pas juste qu'elle eust divers procés en deux differantes juridictions pour raison du mesme fait, sur laquelle seroit intervenu sentence d'evocation le trois aoust 1672, pourquoy affin de sortir d'affaires ladite dame du Plessis se trouve obligée de conclure contre ledit Perrot A ces causes led. Boullay audit nom a requis & requiert qu'il plust à lad. Cour condemner ledit Perrot par corps, rendre compte dans quinzaine de la gestion & maniment qu'il a eue & perceue de la verrerye &maux et cristaux d'Orleans depuis le temps qu'il en jouist tant de la recepte que depence pardevant tels Messieurs des Requestes qu'il plaira à la Cour ordonner & qu'au paiement du reliqua du compte il sera contraint par toutes voyes mesme par corps suivant la nouvelle ordonnance & led. acte de societé, à cette fin qu'il representera ses registres & papier journal et cependant qu'il sera estably un commis receveur et controlleur aux despens de ladite societté, lequel tiendra registre de ce qui se trouvera de marchandise & de ce qui s'en fera à l'advenir, mesme recevra les deniers qui proviendront de la vente d'icelle pour en tenir compte à ladite societé pour l'indeue contestation, que ledit Perrot sera condemné aux dommages & interests & aux despens de lad. dame du Plessis, surquoy & après que ledit sieur Perrot a esté appellé et n'est comparu ny procureur pour luy, la Cour a contre luy donné deffault pour le proffit, ordonne que sur la provision requise les partyes en viendront au premier jour plaider au parquet & au principal que led. Perrot sera tenu de fournir de deffences dans le temps de l'ordonnance.
Soit signiffié.
Le 20 aoust 1672 & baillé coppie Mre Journel 55.
Extraits d'interrogatoires
Annexe VI :t. 4, p. 408 (interrogatoire de Vanens du 5 avril 1678 à la Bastille) : Vanens a logé dans le quartier du Temple dans la rue des Fontaines chez Madame Dubois « où Bachimont avait un grand laboratoire, et il y a aussi dans la même maison Sainte-Colombe qui y avait une verrerie et faisait des cristaux, et lui mettait quelquefois ses cucurbites sur les athanors de Bachimont »
.
t. 4, p. 409 (id.) :
« c'était Bachimont qui en avait (du cuivre) et s'en servait pour en tirer la teinture qui lui était nécessaire pour les cristaux auxquels il travaillait ».
t. 4, p. 423 (interrogatoire de Vanens du 29 avril 1678 à la Bastille) :
« Ce qu'il [Vanens] allait faire à la verrerie de Rouen pendant le séjour qu'il y fit ?
– Il y faisait fondre du cristal.
– Ce qu'il voulait faire du cristal fondu ?
– C'était des essais pour faire des pierres de couleur.
– Quelles étaient les drogues qu'il mit dans un pot qu'il fit mettre au four de cette verrerie ?
– Il n'en a point mis ni aucun pot à la verrerie.
– S'il n'est pas vrai qu'il partit de Rouen avec quelque précipitation, et s'il laissa à la verrerie le pot et les drogues qu'il y avait mises ?
– Il n'y laissa rien, et ce qui fut cause qu'il partit avec précipitation, c'est que le Chevalier [Galaup-Chasteuil] était parti pour revenir à Paris. »
t. 4, p. 465 (interrogatoire de Marie de La Haye de Saint-Hilaire du 18 mai 1678 à Pierre en Cise) :
« Oui, il y avait un gentilhomme appelé Sainte-Colombe en sa maison, qui avait fait faire un fourneau dans sa cave pour faire des pierreries et du cristal, qui en avait le privilège.
– Si Sainte-Colombe était aux gages de M. de Bachimont, son mari ?
– Il n'était pas à ses gages ni de son mari, mais il était nourri dans leur logis.
– Si Sainte-Colombe a été longtemps dans leur logis, et depuis quand il en est sorti ?
– Il y a été par plusieurs fois, en étant sorti et y étant revenu, et la dernière fois qu'il sortit fut il y a quatorze ou quinze mois. »
t. 4, p. 471-472 (interrogatoire de Catherine Triboulet, femme de Michel Roux, notaire royal de la ville de Grenoble, du 19 mai 1678 à Pierre en Cise) :
« Si elle connaît de Sainte-Colombe, et depuis quel temps ?
– Oui, elle le connaît depuis environ cinq années qu'il vint à Paris, ayant voulu faire une verrerie à Orléans, et vint voir madame de Bachimont, qui était encore veuve, et depuis il a établi une verrerie à Saint-Cloud.
– Si Sainte-Colombe a demeuré chez M. et madame de Bachimont ?
– Oui, il y a demeuré environ deux années, pendant lesquelles il faisait toujours quelques voyages. »
t. 4, p. 475 (id.) :
« Où est son mari ?
– Elle croît qu'il est à Bruxelles.
– De quelle profession il est, et à quoi il s'exerce ?
– Depuis qu'il y est, on lui a dit qu'il travaille en cristal. »
t. 5, p. 23 (interrogatoire de Bachimont du 27 juin 1678 à Pierre en Cise) :
« Si c'est de Lyon que Sainte-Colombe s'est retiré de son service ?
– C'est de Paris où il s'est retiré de son service. Il lui écrivit de Paris qu'il se retirait à cause du malheur de ses affaires, auxquelles il ne pouvait plus donner ses soins.
– S'il sait les affaires qui ont obligé Sainte-Colombe de passer d'Angleterre en Espagne, et s'il nee lui en a rien dit ?
– Il lui écrivit de Paris qu'il s'en irait en Irlande, en Angleterre ou en Espagne, pour tâcher d'établir une verrerie, et profiter de ses cristaux blancs et de toutes sortes de couleurs dans le verre. »
t. 5, p. 26 (id.) : [Boineau, dit Chastuel]
« lui a écrit une seule fois, pour lui demander le rouge transparent dans le verre, ayant appris de M. le comte de Castelmajor qu'il le lui avait donné, et il espérait de lui la même grâce, et, en considération de ce, il voulait le joindre pour s'éclaircir des fourberies de Vanens ; il ne manqua pas de lui faire réponce et de lui envoyer le rouge qu'il lui demandait. »
t. 5, p. 46 (interrogatoire de la comtesse de Bachimont du 1er juillet 1678 à Pierre en Cise) :
« Elle ne se souvient pas si c'est à M. de Bachimont ou à elle que Sainte-Colombe a écrit quelquefois qu'il allait en Angleterre et en Espagne pour faire des cristaux, et qu'il reviendrait dans un an avec des voiles d'écarlate pour foudroyer ses ennemis. »
- 51. ↑ Pièce égarée en fin de celles de la famille Perrot du Vernay, BnF, Cabinet d'Hozier, Pièces Originales n° 2242, 50794, f° 139-142.
- 52. ↑ BnF, Pièces originales 2237, 50689 (10-11).
- 53. ↑ BnF, Cabinet d'Hozier, Pièces Originales n° 1911, 44009, Meddes en Normandie, f° 26-27.
- 54. ↑ Pièce égarée en fin de celles de la famille Perrot du Vernay, BnF, Cabinet d'Hozier, Pièces Originales n° 2242, 50794, f° 139-142.
- 55. ↑ BnF, Cabinet d'Hozier, Pièces Originales n° 1911, 44009, Meddes en Normandie, f° 28-29.