Actes du premier colloque international de l'association Verre et Histoire, Paris-La Défense / Versailles, 13-15 octobre 2005

Michel PHILIPPE
CNRS, UMR 5060, Laboratoire de Métallurgies et Cultures

Ampleur et diversité de la production du verre plat dans le royaume de France (xive-xvie siècles)

La fabrication du verre plat connaît un essor important au Moyen Âge. Celui-ci favorise avant tout la moitié nord du royaume de France, et ses confins impériaux. Il a pu commencer au xiie siècle mais le manque d’archives freine nos investigations en ce sens. Les fouilles archéologiques nous aident grandement quand elles s’attachent aux lieux de production. Quant au verre subsistant dans des fenêtres ou des vitraux, on sait parfois qui l’a peint ou installé, mais rarement sa provenance.

Cette communication dresse un bilan de nos recherches concernant les sites de production du verre plat : aspects techniques, économiques et démographiques, entre les xive et xvie siècles.

Flat glass making increases a lot during the Middle Ages. This growth concerns mainly the north of the kingdom of France and the imperial close areas. This increase may have started before the 12th century, but we are short of archives.

Archaeological finds are an important documentation of the production sites. The fragments of glass still existing in windows or stained glass windows, we rarely know who painted or put it in place, but never the provenance.

This communication assesses a few historical aspects of flat glass making: technical, economical and demographical ones, between the 14th and the 16th centuries.

 
Carte : Principales zones d’implantation de verreries (zones verrières et verrerie de verre plat) entre Loire et Meuse au 15e siècle(copyright M. Philippe)

Fig. 1. Principales zones d’implantation de verreries entre Loire et Meuse au xve siècle (carte M. Philippe).

Dans le cadre d’une étude historique portant sur les verreries d’entre Loire et Meuse, j’ai recensé, toutes productions confondues, environ 300 sites de production de verre pour la période du xie au xvie siècle, dont 45 au xive siècle, 77 au xve siècle, 167 au xvie siècle, dans un espace comprenant, grosso modo, la moitié du territoire de la France actuelle1. D’après des sources comptables, des marchés de verre, des témoignages de contemporains, les lieux de production de gros verre paraissent au Moyen Age liés aux zones forestières. Pour le verre plat, celui-ci se répartit dans plusieurs zones, en commençant par l’ouest. En Normandie, la forêt de Lyons, surtout, et la forêt d’Eu sont les deux gros centres de production de gros verre dès le xive siècle et au xve siècle. À proximité, le Perche produit du gros verre, vers Longny et Senonche (xive-xve siècles), qui alimentera en particulier le chantier de construction de la cathédrale de Chartres. En forêt de Compiègne, Mme Sautai-Dossin, constate une fabrication essentiellement de verre à vitres (forêt de Thelle, forêt de Rest)2. Dans le Val de Loire, le Vendômois est renommé au xve siècle pour la fabrication de cibles, c’est-à-dire de petits disques de verre, en forêt de Gastine (Busloup). Plus bas, le Berry est réputé pour son gros verre du Sancerrois (Four Philippe, 1458). Dans l’est, en Champagne, des fouilles ont identifié une production de gros verre en forêt argonnaise de La Chalade (xvie siècle). Ce verre était, d’après François Jannin, fabriqué en disque dont le diamètre atteignait 30 cm et l’épaisseur 2 à 3 mm. Le Vieux-Verger, voire Arces, en forêt d’Othe, fabriquaient également ce genre de produit. Dans le Nivernais, Sophie Lagabrielle a montré l’emploi du verre plat dans certains lieux publics et dans de riches demeures3. Le comté de Bourgogne est aussi une région verrière, liée par le sud de la forêt de Darney à la technique lorraine. On y fait du verre en disque au xvie siècle, sans doute autour de Gray, voire en forêt de Chaux. La Lorraine est d’abord renommée pour son verre circulaire (Bainville-aux-Miroirs au xve siècle, etc.), puis par le verre en table de la forêt de Darney. Plus au nord, la Thiérache deviendra à la fin du xvie siècle et au xviie siècle l’un des lieux de prédilection des techniciens de formation lorraine...

Plusieurs régions, telles la Bourgogne et le Boulonnais, produisent ce genre de verre. Le Maine et la Bretagne sont des zones d’implantation de familles normandes fabriquant du gros verre, en liaison peut-être avec les chantiers de vitrerie des églises. Partout, des églises, le palais des ducs, des parlements etc. nous donnent à penser qu’on y fabrique du gros verre. Les sites les plus anciens se situent en Normandie mais l’activité des chantiers de construction, dans tout cet espace, sous-entend l’intensité productive d’autres régions, malgré le ralentissement causé par la guerre dans la première moitié du xve siècle. De fait, la production du verre, en particulier du verre plat, paraît davantage soumise à des conditions favorables à l’approvisionnement en bois : c’est la condition première pour la création des fours.

∧  Haut de pageII. Données techniques, économiques, politiques :
évolution de la qualité des produits

Trois méthodes permettent alors la fabrication du verre plat.

Celle des cives, pratiquée d’après Jannin en Argonne4, la technique du verre en table, appelée méthode lorraine, verre en cylindre ou à manchon, a été décrite par le moine allemand Théophile au xiie siècle. Elle est sans doute remise à l’honneur au xve siècle par des verriers souabes émigrés en Lorraine. De longs manchons ou cylindres de verre, d’environ 80 x 40 cm et d’une surface en 1557 de 0,37 m2,sont étalés à plat, à l’aide de rouleaux, sur une table spéciale de métal (en Lorraine) ou sur des moules de sable (en Nivernais). Ces surfaces quadrangulaires, de verre blanc ou coloré, permettent une utilisation totale pour les vitres, les vitraux, les miroirs et les glaces. 

Schéma : verre de France, Évolution du verre en plateau entre 1465 et 1624 (copyright M. Philippe)

Fig. 2. Évolution du verre en plateau de la fin du xve au début du xviie siècle (dessin M. Philippe).

La méthode dite « de France » ou normande est en usage en Normandie dès le xiiie siècle. En 1465, la verrerie normande de Saint-Martin-au-Bosc fabrique du verre en disque d’un diamètre proche de 50 cm et d’une surface de 0,17 m2 5. En 1624, le diamètre du verre de France atteint 80 cm et la surface triple à 0,55 m2. Ce verre était découpé en losanges pour les besoins des verrières ou des vitraux projetés, selon plusieurs méthodes consignées dans une planche du xviiie siècle conservée à la bibliothèque nationale de France.

Les techniques normande et lorraine sont appliquées par des verriers qui se disent dotés de privilèges. Ces familles protègent leurs secrets. On peut suivre leurs déplacements régionaux et imaginer que leur présence en un lieu s’accompagne de telle ou telle méthode. Pour les verriers lorrains, cette hypothèse paraît exacte. Certains d’entre eux effectuent en effet des migrations passagères, tantôt de six mois dans l’année, tantôt plus longues, et exécutent le verre plat selon leur propre technique. Ces déplacements les mènent en Thiérache, en Savoie, dans l’Empire, en Nivernais, en Angleterre. Il est beaucoup plus délicat de tirer la même conclusion pour les familles normandes privilégiées (Bongard, Brossard, Caquerai et Le Vaillant), tant leurs branches sont nombreuses et leur origine difficile à cerner. On recense, par exemple, des Bongard en Lorraine. Quelle technique ont-ils employée ?

La méthode dite normande était sans doute utilisée dans des zones où s’appliquait aussi la technique lorraine : en Alsace, sans doute en Thiérache, également en Angleterre etc. On a ainsi une répartition en trois zones de la fabrication de verre plat : le verre en table, dans la Lorraine, puis également au Nivernais et dans certaines contrées de l’Empire et de l’est du Royaume ; le verre en plateau ou en disque dans l’essentiel du royaume ; des zones de partage des deux techniques en Thiérache, Belgique, Angleterre, Champagne. Ces deux techniques évoluent cependant dans des contextes différents.

Mentionné dans les textes, le type de conditionnement du verre est un indicateur. Le verre est écoulé sous différentes formes et dénomination : le faix de verre (Champagne, Nivernais, Normandie) ; la corde de verre (forêt d’Othe), très certainement du menu verre ; le lien de verre (verre en table lorrain, Avesnois) ; ou le fardeau de verre (Namurois). Le faix de verre s’emploie à l’origine pour le gros verre comme pour le menu. Le faix ou les hottes ne servent par la suite qu’à la gobeleterie et aux bouteilles. Avec la spécialisation des ateliers, le verre plat normand sera mis en paniers (ou en sommes, pour ce que c’est la charge d’un homme. de vingt-quatre plats ou pièces de verre rondes au panier). Le panier exige un bois particulier. Le hêtre sert en effet à la fois d’instrument de transport et au chauffage des fours. Le gros bois de hêtre est employé à faire sécher leur four, à chauffer les fourneaux et à leur entretien. Le verre de Lorraine, fabriqué en Nivernais, se vend, quant à lui, au ballot contenant vingt-cinq liens, de six tables de verre chacun au xviie siècle. Le verre de couleur ne comprend que douze liens et demi au ballot et trois tables par lien. Les risques de casse proviennent du charroi et du transbordement des ballots.

∧  Haut de pageIII. Les marchés : la « démocratisation » du verre plat

Par « démocratisation », nous entendons une forme de généralisation du verre plat à toutes les classes de population. Il ne s’agit pas d’une « vulgarisation », dans la mesure où cette généralisation dépend avant tout des zones de production, et ne s’avère que relative. Il existe plusieurs marchés de production du verre plat : un marché de qualité, qui se nourrit des produits lorrains et normands, et un marché de tout venant pour les productions de régions moins favorisées telles la forêt d’Othe ou la Bourgogne. L’histoire du verre plat du xive au xvie siècle se résume à l’affirmation parallèle des productions techniques normandes et lorraines et à la relégation, voire à l’extinction, des fours d’autres régions. Les peintres verriers français utiliseront, du xiie au xive siècle, les verres en plateaux alors que l’Allemagne, par exemple, a employé les verres soufflés en manchons. Le choix de la technique de fabrication employée s’explique par l’aire d’influence locale, par les coûts de revient aussi. Là aussi, si les Lorrains mettent sans doute l’accent sur ce nouveau débouché, le verre en plateau est massivement distribué dans le royaume.

Tout au long du Moyen Âge, il est fréquent d’assimiler à la fonction de verrier, les producteurs de verre, les verriniers, les vitriers, les peintres-verriers, voire les marchands. Sur le chantier du manoir normand de la Fontaine du Hou, en 1302, il semble que fonctionnent en parallèle le verrier et le vitrier, peut-être parce qu’il s’agit d’un important chantier royal.

L’évolution des marchés, du xie siècle au xvie siècle, tend aussi vers leur diversification. Au Moyen Âge, les chantiers de construction d’églises s’accompagnent d’ateliers de vitraux. Celui du Mans, au milieu du xiie siècle, ceux du centre et du sud est et, bien entendu, d’Île-de-France avec Saint-Denis et Chartres, le Mont-Saint-Michel, Angers, sans doute à Poitiers. Après l’ouest normand, percheron et manceau, on les compte principalement dans l’est champenois, avec les chantiers des cathédrales de Troyes, de Sens, etc. Au xvie siècle, on évoque même une « école troyenne » du vitrail, illustrée par l’atelier des Henriet à Châlons-en-Champagne et caractérisée par une forme « semi-industrielle du vitrail ».

Sous forme de livraisons ou de travaux, de fréquents marchés de verre s’effectuent au xive siècle en direction des divers manoirs, chapelles et châteaux, dans les villes principales du duché de Normandie, mais aussi dans le groupe des fortifications d’entre Vexin normand et français. La production et les marchés de verre se concentrent à l’origine dans cette région, à commencer, en 1302, par le manoir de la Fontaine du Hou. Depuis la fin du xive siècle, la production de verre s’effectue également à l’ouest et au centre du duché. En forêt d’Eu, Colenet Brochard livre en 1465 des plateaux de verre de Saint-Martin-au-Bosc sans doute pour le château d’Eu. Derrière ces aspects schématiques et réducteurs, transparaît, notamment, le rôle de Paris, siège de l’administration royale. Cette présence dynamise la fabrication et la circulation du verre. En Normandie, tout comme dans le Valois voisin, l’attraction du marché parisien se traduit dans des investissements et des conditions favorables à l’installation d’entreprises d’en détourner plus tard, à son profit, une partie de la production.

À partir du xve siècle, la généralisation de la consommation du verre concerne avant tout les populations riches et les bourgeoises des villes. Elle ne se démocratise encore à l’ensemble du peuple que dans les zones de production. Le verre pare un certain nombre de bâtiments liés, plus ou moins directement, à des activités économiques et commerciales. On l’observe dans certaines forges comtoises au xvie siècle, également dans des étables de la forêt d’Othe en 1502. Il en figure dès 1411 aux fenêtres de l’arsenal de Rouen. À Salins, le verre est employé aux xve et xvie siècles – et sans doute avant – dans les bâtiments de la saulnerie. Ce sont des losanges de verre, destinés principalement au corps de la saulnerie, et plus précisément aux maisons des officiers et à la chambre des rôles, qui sont mentionnés en 14596.

Les peintres verriers français utilisent, du xiie au xive siècle, les verres en plateaux alors que l’Allemagne préfère les verres soufflés en manchons. Question commerciale ou bien technique ?

Au début du xive siècle, les documents soulignent la diversification de la fabrication de gros verre blanc en la forêt de Lyons, 1302) puis de gros verre blanc et de couleur (Forêt de Lyons vers 1320). La première mention de « panneau de verre », c’est-à-dire de verre sans doute quadrangulaire prêt à être installé en fenêtre ou verrière, avec ses dimensions et son prix date de 1333. Ce verre remplit souvent une fonction symbolique politique ou religieuse. La diversification de la production du gros verre s’accompagne de l’accroissement de la dimension et du coût des panneaux. Au siècle suivant, les termes de panneau et de petit panneau sont repris dans un compte du comté d’Eu. Le panneau mesure 5 pieds carrés. Le petit contient entre un et deux pieds carrés.

Hors de la Normandie, l’expression de « panneau » de verre se retrouve à Dijon en 1489, à Salins dans le Jura ou en Poitou. On évoque, par ailleurs, des « pieds de verre » et des pièces de verre à Troyes, des fenêtres de verre à Gand, souvent des verrières. Un peu partout, là où règnent des dynasties importantes, ce mobilier envahit les hôtels. C’est en particulier le cas dans le proto-empire bourguignon. Dans tout cet espace, la technique normande paraît dominante au xve siècle. Fait-on pourtant allusion aux mêmes objets ? Le verre normand, comme le lorrain, peuvent être réalisés en blanc ou en couleurs. Il semble cependant que ce dernier – utilisé dans le vitrail – devienne au milieu du xvie siècle une spécialité lorraine, « pour ce que c’est le coutumier art lorrain », alors que le verre blanc reste associé à la Normandie7.

La diffusion de cette technique du verre plat en plateau, désormais principalement détenue par des verriers normands, s’effectue du xve au xvie siècle à travers le royaume et jusqu’en Belgique, Hollande et Angleterre. Souvent elle s’y fixe.

Le verre lorrain est particulièrement apprécié pour la vitrerie religieuse car il est coloré, plus dur et plus grossier que le verre en plateau. On peut supposer que ce verre lorrain descend en quantités vers Lyon, notamment, où il est dispensé de péage8.

Au début du xviie siècle, la technique du verre en table est réalisée en Lorraine, en Nivernais, en Thiérache, en Angleterre sans doute et, généralement, dans les zones de migration des verriers lorrains. Celle du verre en plateau est mise en œuvre dans l’Ouest, ainsi que dans certaines verreries de Thiérache et de Champagne.

Au milieu du xvie siècle, la réussite des ateliers prend une nouvelle dimension politique, autant qu’économique, technique et commerciale. La production de la Vôge lorraine, terre d’Empire, est réglementée et confiée à un homme d’affaires qui en monopolise les droits. Jean Lange Calderin est parent avec une compagnie commerciale de Milan. Sa démarche s’adapte en direction d’une clientèle urbaine et bourgeoise, peut-être aussi en fonction de cadres de fenêtres quasiment uniformisés. Il n’y a rien de tel ailleurs jusqu’à Henri IV. Malgré la forme en disque contraignante et le renflement de la boudine centrale, les verriers la pratiquant bénéficieront, dès 1603, d’une ordonnance établissant de garnir en verre de France tous les châteaux royaux. Cette promotion de poids est à mettre en parallèle avec la remise en cause des accords privilégiés entre l’administration lorraine, dont Lange avait tiré profit, et les verriers de cette région. Elle accompagne un discrédit provisoire à l’égard des produits de cette technique, à laquelle participe désormais le Nivernais. Ce discrédit se propage en même temps que s’affirme une sorte de lobby du verre en disque, qui fonctionnera jusqu’à la Révolution…

Du xive à la fin du xvie siècle, le paysage du verre plat progresse fortement pour des raisons politiques, économiques et commerciales. Les lieux de production anciens disparaissent, ne laissant que les zones de verre plat de qualité, principalement assimilé au verre de France, en disque. Mais la victoire de la technique normande résulte du fait du prince : elle inclut une forme de dépendance économique et commerciale dont ses verriers subiront, à terme, les conséquences. La structure familiale initiale de ces petites et moyennes entreprises, ne changera pas jusqu’à la Révolution. Dès la fin du xviie siècle, la création de la Manufacture de Glaces condamne, à plus ou moins long terme, des entreprises artisanales familiales dont le plus grand concurrent est devenu aussi le principal débouché commercial et le seul à pouvoir résister au verre plat étranger.



  • 1.  Philippe M., Naissance de la verrerie moderne entre Loire et Meuse (xiie-xvie s.), Brepols: Turnhout, 1998.  ↑
  • 2.  Sautai-Dossin, A.-V., 1973, « Premières recherches sur les verrières en forêt de Compiègne », Revue Archéologique, 2e trimestre 1973, n° 4, p. 59-65.  ↑
  • 3.  Lagabrielle S., « Les verreries du Nivernais (xive-xvie siècles) », Vitrum, Le verre en Bourgogne, catalogue de l’exposition, Autun et Dijon, 1990, p. 36-53.  ↑
  • 4.  Jannin F., L’industrie du verre en Argonne, Patrimoine et culture en Lorraine, 1980.  ↑
  • 5.  Philippe M., « Chantier ou atelier : aspects de la verrerie normande aux xive et xve siècles », Annales de Normandie, 3, 1992.  ↑
  • 6.  Philippe M., Naissance..., op. cit., p. 338 et 339.  ↑
  • 7.  Philippe M., ibid., tableau 34, p. 332-333-334.  ↑
  • 8.  Philippe M., ibidem, p. 330 et note 11.  ↑